Les pièges de la TVA en Suisse : comment éviter les erreurs ?

La gestion de la TVA en Suisse est une obligation incontournable pour de nombreuses entreprises, mais elle peut vite devenir un véritable casse-tête administratif et financier. Entre les erreurs de calcul, les délais non respectés, ou une méconnaissance des règles spécifiques, les risques sont nombreux. Ces erreurs peuvent coûter cher, que ce soit en temps, en argent ou en crédibilité auprès des autorités fiscales.

Dans cet article proposé par Karpeo, nous décortiquons les pièges les plus fréquents liés à la TVA en Suisse et vous donnons des conseils pratiques pour les éviter.

Objectif : vous permettre de gérer votre TVA de manière sereine et efficace.

Pourquoi la TVA est un enjeu stratégique pour votre entreprise

La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) est un impôt indirect appliqué à la consommation des biens et services. En Suisse, elle s’applique dès que votre entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à 100’000.- CHF (ou 150’000.- CHF pour certaines associations et fondations à but non lucratif). Si elle est mal gérée, la TVA peut devenir un point faible de votre entreprise : redressements fiscaux, pénalités, ou encore perte de trésorerie.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous vous invitons à regarder cette vidéo qui vous explique de manière claire et concise les bases de la TVA en Suisse. Un incontournable pour bien démarrer !

Besoin de conseils adaptés à votre situation ?

Profitez de notre expertise avec un accompagnement personnalisé : 30 minutes pour 65.- CHF

Les erreurs les plus fréquentes liées à la TVA

Ignorer l’obligation de s’inscrire à la TVA

De nombreuses entreprises dépassent le seuil de 100’000.- CHF de chiffre d’affaires sans réaliser qu’elles doivent obligatoirement s’inscrire auprès de l’Administration Fédérale des Contributions (AFC). Ce retard peut entraîner des régularisations coûteuses et des sanctions.

Comment éviter cette erreur ?

Pour éviter cette erreur, mettez en place un suivi régulier de votre chiffre d’affaires. Dès que vous approchez du seuil, commencez les démarches pour vous inscrire à la TVA. L’inscription peut se faire directement en ligne sur le site de l’AFC.

Mauvaise application des taux de TVA

En Suisse, plusieurs taux de TVA coexistent. Il est donc essentiel d’appliquer le bon taux selon le type de produit ou de service.

Voici un rappel des taux de TVA applicables en 2025 :

  • Taux normal : 8,1 % (biens de consommation courante, services standards).
  • Taux réduit : 2,6 % (produits alimentaires, médicaments, journaux, etc.).
  • Taux spécial : 3,8 % (secteur de l’hébergement).

Appliquer un taux incorrect peut entraîner une sous-déclaration ou un paiement excessif.

Assurez-vous que chaque produit ou service est correctement classé. En cas de doute, consultez un expert ou les directives de l’AFC.

Factures non conformes

Une facture incorrecte peut entraîner la perte de votre droit à déduction de la TVA en amont. Par exemple, une facture manquant d’informations essentielles (numéro de TVA, taux appliqué, montant TVA) peut poser problème lors d’un contrôle.

Pour éviter cela, voici ce qu’une facture conforme doit absolument contenir :

  • Le numéro TVA du fournisseur.
  • Le détail des produits/services.
  • Le taux de TVA appliqué.
  • Le montant hors taxes et le montant de TVA.

Utilisez un modèle de facture standard conforme aux exigences suisses. Des outils numériques permettent de générer ces documents automatiquement.

Erreur de traitement. Veuillez réessayer plus tard.
Votre inscription est confirmée. Bienvenue ! 🎉

Entreprendre.ch x Karpeo - La newsletter des entrepreneurs en Suisse 🚀

Karpeo s'associe à Entreprendre.ch pour vous offrir une newsletter mensuelle dédiée aux entrepreneurs suisses :

  • Conseils d'experts pour optimiser votre entreprise.
  • Interviews inspirantes d'entrepreneurs à succès.
  • Ressources pratiques pour vos défis quotidiens.

Déclarations incorrectes ou incomplètes

Les erreurs de déclaration sont fréquentes : mélange entre chiffre d’affaires brut et net, omission de certaines transactions, ou déduction incorrecte de la TVA.

Voici quelques conseils pour éviter ces erreurs :

Non-respect des délais de déclaration

Les entreprises doivent soumettre leurs déclarations de TVA trimestriellement (méthode effective) ou semestriellement (TDFN). Un retard dans la déclaration ou le paiement peut entraîner des pénalités et des intérêts moratoires.

Pour éviter les oublis, planifiez vos échéances dans un calendrier dédié et mettez en place des rappels.

Déléguer cette tâche à une fiduciaire peut également vous soulager, notamment si vous gérez plusieurs obligations fiscales en parallèle.

Oublier les transactions transfrontalières

Les prestations de services ou ventes de biens à l’étranger sont souvent mal gérées, car elles impliquent des règles spécifiques en matière de TVA (TVA étrangère, règles de reverse charge, acquisitions imposables, etc.).

Prenez le temps d’analyser vos flux internationaux. Identifiez précisément quelles transactions transfrontalières sont soumises à la TVA et dans quel pays.

En cas de doute, faites appel à un expert fiscal spécialisé dans l’international.

Les conséquences d’une mauvaise gestion de la TVA

Une gestion approximative de la TVA peut rapidement mettre en péril la santé financière d’une entreprise.

Voici ce que vous risquez :

  • Sanctions financières : redressements, pénalités pour retard, intérêts moratoires.
  • Perte de temps : les erreurs nécessitent des corrections fastidieuses, voire des contrôles fiscaux.
  • Tensions de trésorerie : une mauvaise gestion de la TVA peut immobiliser des fonds précieux.
  • Atteinte à la crédibilité : une entreprise mal organisée peut perdre la confiance de ses partenaires commerciaux.

Des services sur mesure pour vous accompagner dans votre projet

Développez votre activité avec notre gamme de services complémentaires

Comment maîtriser la TVA : les bonnes pratiques

Pour éviter les erreurs courantes et garantir une gestion fluide de la TVA, il est essentiel d’adopter une méthode rigoureuse et de s’appuyer sur les bons outils. Que vous soyez une jeune entreprise ou une structure bien établie, quelques bonnes habitudes peuvent faire toute la différence. Voici les pratiques recommandées pour une gestion sereine de votre TVA.

1. Formez-vous ou formez vos équipes

La TVA est complexe mais essentielle. Comprendre les bases peut éviter des erreurs coûteuses. De nombreuses formations courtes existent, notamment proposées par les fiduciaires.

2. Utilisez des outils adaptés

Les logiciels comptables modernes facilitent le suivi, les calculs et les déclarations de TVA. Certains proposent une connexion directe avec l’AFC.

3. Travaillez avec des experts

Faire appel à une fiduciaire ou un expert-comptable garantit que vos obligations TVA sont respectées, même dans les cas complexes.

4. Effectuez des contrôles réguliers

Passez en revue vos déclarations passées pour corriger les éventuelles erreurs avant un contrôle fiscal.

5. Préparez un dossier solide pour les contrôles

Conservez tous vos justificatifs pendant 10 ans, comme l’exige la loi, et assurez-vous qu’ils sont bien classés. Cela vous fera gagner du temps et du stress en cas de vérification.

En conclusion

La gestion de la TVA en Suisse est une responsabilité incontournable pour les entreprises, mais elle peut être maîtrisée avec une approche rigoureuse et des outils adaptés. En évitant les erreurs courantes et en adoptant des pratiques de gestion efficaces, vous sécurisez vos finances et gagnez en sérénité.

FAQ : Les pièges de la TVA en Suisse

Puis-je être exempté de la TVA même si mon chiffre d’affaires dépasse le seuil ?

Non, sauf dans des cas très spécifiques, comme certaines activités exonérées (par exemple, prestations médicales ou éducatives). Cependant, il existe des régimes simplifiés pour les petites entreprises, comme la méthode des taux forfaitaires pour les déductions.

Karpeo peut analyser votre activité et déterminer si vous êtes éligible à des régimes spéciaux ou à des exonérations spécifiques.

Que faire si je découvre une erreur dans une déclaration déjà soumise ?

Si vous avez sous-déclaré ou sur-déclaré la TVA, vous pouvez déposer une déclaration rectificative auprès de l’AFC. Toutefois, des intérêts moratoires ou des sanctions peuvent s’appliquer en cas de régularisation tardive.

Quelles sont les spécificités de la TVA pour les entreprises en démarrage ?

Les nouvelles entreprises doivent anticiper leur inscription à la TVA dès qu’elles prévoient de dépasser le seuil de 100’000.- CHF. Elles peuvent également récupérer la TVA sur les investissements réalisés avant leur inscription (TVA pré-opérationnelle).

Dois-je payer la TVA si mon client ne règle pas sa facture ?

Oui, en Suisse, la TVA est due dès l’émission de la facture, même si celle-ci n’a pas encore été payée par le client. Vous pouvez cependant demander un ajustement si la facture reste impayée et que vous avez suivi les procédures de recouvrement.

Comment gérer la TVA pour des services numériques vendus à l’étranger ?

Les services numériques (comme les logiciels, abonnements ou formations en ligne) peuvent être soumis à des règles spécifiques, notamment en fonction du pays de résidence du client. Dans l’UE, par exemple, la TVA doit être appliquée selon les règles locales. Des régimes comme le guichet OSS peuvent être utilisés.

Romain Prieur

Romain est le fondateur de la Fiduciaire Karpeo à Genève. Il est expert-comptable diplômé et participe activement à la formation des futurs experts-comptables via sont rôle de chargé de cours auprès de EXPERTsuisse. Romain est également le co-fondateur de la plateforme entreprendre.ch qui permet la création d'entreprises en Suisse.