Quelles assurances pour une entreprise en Suisse ?
Lorsque vous créez une entreprise, vous allez devoir souscrire à de multiples assurances. Certaines de ces couvertures relèvent des assurances sociales obligatoires (les charges sociales), alors que d’autres sont facultatives mais peuvent s’avérer cruciales pour protéger votre trésorerie et votre réputation.
Votre fiduciaire Karpeo a résumé ci-dessous les principales assurances à examiner en priorité lorsque vous commencez votre activité. En identifiant dès le départ les risques propres à votre secteur, vous évitez les mauvaises surprises et sécurisez durablement votre croissance.
L’assurance responsabilité civile (assurance RC)
Parce qu’un simple incident peut coûter des dizaines de milliers de francs, la responsabilité civile professionnelle constitue la première ligne de défense d’une PME ou d’un indépendant en Suisse.
Pourquoi souscrire une assurance RC ?
L’assurance RC couvre les conséquences financières des dommages corporels, matériels ou immatériels causés à des tiers par vos locaux, vos produits ou vos prestations. Vous dormez ainsi sur vos deux oreilles, que l’incident survienne lors de la fabrication, de la livraison ou de l’utilisation de vos biens. Elle prend également en charge les atteintes à l’environnement.
Quelles entreprises doivent avoir une assurance RC ?
De la micro-entreprise à la grande PME, toutes les structures sont exposées à un risque de mise en cause. Certaines caisses AVS exigent même une attestation RC lors de la procédure d’assujettissement d’un indépendant. La prime dépend du chiffre d’affaires, de la taille et, surtout, du niveau de risque sectoriel ; les métiers du bâtiment ou de l’industrie paient plus que les activités purement numériques.
Besoin de conseils adaptés à votre situation ?
Profitez de notre expertise avec un accompagnement personnalisé : 30 minutes pour 65.- CHF
L’assurance protection juridique (PJ)
Dans une économie toujours plus judiciarisée, un litige peut vite mobiliser temps, énergie et trésorerie. La protection juridique met à disposition avocats et experts pour défendre vos intérêts.
Pourquoi souscrire une assurance PJ ?
Outre les conseils juridiques téléphoniques illimités, l’assurance PJ prend en charge les frais d’avocat, d’expertise et de tribunal dans les limites prévues au contrat. Vous restez ainsi concentré sur votre cœur de métier, même lorsqu’un fournisseur ou un client intente une action.
Quelles entreprises devraient l’envisager ?
Le coût annuel (souvent inférieur à 1’000.- CHF pour une petite structure) reste modeste comparé aux honoraires d’un procès. Toutes les entreprises, y compris les professions libérales, y trouvent un filet de sécurité appréciable.
L’assurance chose
Incendie, tempête, vol : les événements imprévus peuvent détruire des années d’investissement matériel. L’assurance chose, parfois appelée « assurance choses d’entreprise », indemnise la valeur des biens sinistrés.
Pourquoi souscrire une assurance chose ?
Les aléas climatiques se multiplient en Suisse, augmentant la fréquence – et le coût – des dégâts. L’assurance couvre :
- Les marchandises (matières premières, produits semi-finis, produits finis)
- Le mobilier et les équipements informatiques
- Les véhicules de l’entreprise
- Les biens en leasing ou en location
- Les objets de valeur
Elle prend aussi en charge les pertes de revenus et les frais supplémentaires liés à l’interruption d’exploitation.
Quelles entreprises sont concernées ?
Les sociétés détenant des machines-outils, des stocks importants ou des bureaux équipés devraient évaluer ce risque. Un assureur spécialisé vous aidera à déterminer les montants à garantir afin d’éviter la sur- ou sous-assurance.
L’assurance cybersécurité (cyber-assurance)
Une PME suisse sur trois a déjà été victime d’une cyber-attaque, selon le Centre national pour la cybersécurité (NCSC, 2025). Les conséquences vont de l’interruption de service au chantage financier (ransomware).
Pourquoi souscrire une cyber-assurance ?
Même avec des mots de passe robustes, un VPN et des sauvegardes, le risque zéro n’existe pas. La cyber-assurance propose :
- Une hotline d’urgence 24 h/24 avec des spécialistes en sécurité informatique
- La prise en charge des coûts de restauration des systèmes et des données
- La couverture des pertes d’exploitation et, selon le contrat, le paiement d’éventuelles rançons (dans le respect de la législation)
Quelles entreprises doivent y penser ?
Toute organisation dépendant de systèmes informatiques critiques – y compris des secteurs historiquement « hors ligne » tels que les collectivités locales – gagnera à transférer une partie de ce risque. Plus l’exposition numérique est élevée, plus la prime grimpe, mais la mise hors ligne d’un site e-commerce peut coûter bien plus cher.
L’assurance indemnité journalière en cas de maladie (IJM)
En Suisse, lorsqu’un salarié tombe malade, l’employeur doit continuer à lui verser son salaire pendant une période déterminée – échelle de Berne, Bâle ou Zurich – conformément à l’art. 324a CO du Code des obligations. Cette obligation peut rapidement grever la trésorerie d’une jeune entreprise. L’assurance indemnité journalière en cas de maladie (IJM) prend le relais et sécurise vos finances tout en protégeant vos collaborateurs.
Pourquoi souscrire une assurance IJM ?
Bien qu’elle ne soit pas légalement obligatoire, l’IJM est devenue la norme : la plupart des conventions collectives de travail (CCT) exigent une police collective. Concrètement, l’assureur indemnise jusqu’à 80 % du salaire, après un délai de carence (7 à 30 jours selon le contrat) et pour une durée maximale souvent fixée à 720 jours. Vous limitez ainsi vos pertes de gain et évitez les tensions de trésorerie lors d’absences prolongées.
Quelles entreprises sont concernées ?
Toute structure employant du personnel (micro-entreprise, PME ou grande société) a intérêt à se prémunir, d’autant qu’une CCT peut rendre l’IJM obligatoire. Avant de souscrire :
- Comparez plusieurs offres : la prime varie selon le secteur, l’âge moyen du personnel et le niveau de couverture.
- Vérifiez le cadre légal choisi : LAMal (assurance sociale, règles uniformes) ou LCA (contrat privé plus flexible).
- Analysez le délai de carence et la durée d’indemnisation.
- Privilégiez une police collective, souvent moins coûteuse qu’un contrat individuel et mieux acceptée par les partenaires sociaux.
- Contrôlez le pourcentage du salaire pris en charge, les plafonds et les exclusions pour garantir un relai au moins équivalent à l’obligation légale.
En résumé, souscrire une IJM, c’est investir dans la continuité opérationnelle et le bien-être de vos équipes, tout en préservant la solidité financière de l’entreprise.
Conclusion : être bien assuré, un investissement stratégique
Omettre de sécuriser son entreprise, c’est risquer de compromettre sa croissance, voire sa pérennité. Entre assurances obligatoires et couvertures facultatives mais stratégiques, l’entrepreneur avisé analyse son profil de risque et s’entoure de partenaires compétents pour construire une protection sur mesure.